Et voilà; j'ai traduis l'intégralité du livret, soit 5 interviews, 20 pages au total!
Bon je vous cache pas que après avoir lu les 4 autres, celle de Toshiya est un peu fade. Mais j'ai quand même compris pourquoi The Marrow of a bone s'apelle comme ça, et tout le concept qui se rattache derrière.
Toshiya interview Dozing Green
Le 2 août, fin de journée. Nous sommes au Carling Academy. Dir en Grey viennent tout juste de finir leur réglage son, et hier, ils ont débuté leur tournée européenne par le premier concert en Angleterre.
Ca ne fait même pas 48 heures qu’ils sont là, et ils ont bien mérité de s’amuser un peu. On ne peut pas non plus appeler ça du tourisme, mais ils vont quand même se balader dans les rues. Et puis dehors, il fait encore clair. Il restait encore 4-5 heures avant la tombée de la nuit. Il y avait déjà des fans dans les environs de la salle qui venaient les accoster (tout de suite après la fin du concert de la veille, la file d’attente pour le concert du lendemain avait déjà commencé), il suffisait de faire un pas dehors pour que ça soulève la panique. Dans de telles conditions il devenait encore plus important de réussir à trouver diverses façons de se détendre pour passer le temps.
Je me devais de profiter de ce moment pour commencer ma première interview. Alors que je l’appelle, il me répond en riant : ‘’ Je me disais bien que je serais le premier. Sans vraiment savoir pourquoi… ". Puis nous avons commencé à parler. Je crois qu’il est approprié de dire qu’il y a pas mal à faire en backstage, et puis Fair to Midland ne sont toujours pas arrivés. On se fait servir une bonne bière fraîche. Nous parlons donc avec Toshiya de ce qui se passe maintenant, en attendant que ce soit leur tour de monter sur scène.
D’abord reparlons de votre première à Londres. Alors hier quel retour avez-vous eu du public ?
Toshiya : Oui et bien... Comment dire ? C’était très intense. Cette façon de dire va sûrement être mal interprétée, mais je me suis dis quelque part "Ah ? il y a quelque chose de différent ".
C’était différent par rapport à ce que vous attendiez ?
Toshiya : Non, je ne m’étais pas préparé à quelque chose en particulier. C’est évident que c’est complètement différent des US et aussi du Japon bien sûr, après je ne m’attendais pas à être éventuellement mal reçu non plus. Et puis c’est vrai que je me disais que ça serait génial si on était acclamés… Et pourtant sur le coup je me suis quand même dit " Il y a quelque chose de différent ". En même temps je ne sais toujours pas si c’est bien vrai ou non. J’étais un peu rigide du fait que ce soit le premier jour, et en même temps il y avait plein de choses qui m’ont interpellé.
Vous deviez être content ! En plus dans un pays où vous allez pour la première fois, pour la plupart des gens dans la salle, c’était la première fois qu’ils voyaient Dir en Grey. Ils ont même chanté à haute voix Conceived Sorrow ! Personnellement, comme c’est une grande ville, je m’attendais à un retour du public plutôt snob et calme. Alors qu’en vrai, c’était tout à fait différent.
Toshiya : Oui. Mais à vrai dire, je ne me sentais pas tellement réjoui. Pendant que je vous écoutais parler, je me disais que j’aime vraiment beaucoup aller en terrain inconnu, je crois que je suis un peu à la recherche de cette sensation en fait (rires).
Ah oui…
Toshiya : Récemment on a eu à faire la tournée avec les Deftones, les festivals… on a pu rencontrer des gens qui ne nous connaissaient pas du tout. Bien sûr, je suis content de voir qu’on nous accueille aussi chaleureusement comme ça a pu l’être ici, on doit en être reconnaissant. Je peux bien me sentir, être enthousiaste, mais rien de très extrême.
Oh c’est vraiment un problème original (rires) (- tu m’étonnes…. !-). En résumé, c’est plus stimulant quand vous êtes en " terrain ennemi ", quand vous êtes en difficulté, ça vous stimule d’une toute autre façon, c’est ça ?
Toshiya : Je crois bien. Ca pose problème de traîner ce genre de sentiment en soi. Au final, c’était ce que je ressentais pendant tout le temps qu’on était en tournée aux US. Parce que je suis venu avec cet état d’esprit…
Dans ce sens, même si vous essuyez des échecs, vous pouvez tout de même vous dire que vous avez sauté sur l’occasion.
Toshiya : Oui (rires). Et la tournée avec les Deftones nous a permis de nous faire réfléchir, et on a eu beaucoup à gagner.
En fait, les salles dans lesquelles vous avez joué lors de la tournée n’étaient pas particulièrement grandes. Je crois que ce sont des bénéfices qu’on peut difficilement compter en chiffres. Dans un sens, c’est une tournée qui vous a rapporté un gain qui n’est pas visible de façon concrète.
Toshiya : Oui c’est vrai. Pour être franc, je savais bien que cela n’allait pas être une tournée qui allait être intéressante sur le plan business. Et malgré ça, si on se demande quand même pourquoi les Deftones et Dir en Grey jouent ensemble, et bien c’est clairement parce que les Deftones sont un super groupe, parce qu’on avait beaucoup à gagner, en laissant de côté les " chiffres ". On pouvait s’enrichir de plein de choses en temps que groupe. C’est pour cette raison qu’on nous a permis de le faire. Pour que notre groupe évolue, j’avais le sentiment qu’il fallait à tout prix qu’on le fasse avec eux.
Et puis par le passé, vous aviez déjà fait des show case, puis votre tournée, et des festivals. La seule chose pas encore expérimentée, c’était d’être une première partie.
Toshiya : Dans ce cas présent, c’était surtout quelque chose qu’on avait envie d’expérimenter. Ca fait 10 ans qu’on est là, et on voulait revenir un peu aux frissons du début. A partir de là, on s’est demandé si ce n’était pas quelque chose à expérimenter à notre tour.
Franchement, il y avait quelques aspects plutôt durs dans la tournée, non ? Vous n’étiez pas aussi libre que si c’était votre tournée, votre staff était réduit en plus. On peut se demander " pourquoi après 10 ans de carrière vous vous retrouvez dans une telle tournée ? " Et pourtant celle-ci a une certaine valeur d’après vous, non ?
Toshiya : Oui, mais votre histoire ne se limite pas qu’à la musique… Il y a aussi un problème dans le fait que notre niveau de vie habituel est bien trop élevé par rapport à ce qui serait nécessaire (rires).
C’est à dire ?
Toshiya : Quand je repense à nos tournées au Japon, il y a plein de détails qui poseraient problème ici. Après 10 ans, on accumule de l’expérience et quand on compare avec nos tout débuts, je crois qu’on est devenu plus matures, enfin je crois qu’on l’est devenu (rires). Par exemple, si notre niveau était à 50, alors maintenant il serait monté à 70… ? Et en parallèle, on nous traite de mieux en mieux. La seule chose qui peut s’améliorer mais qui ne peut pas régresser c’est l’humain, n’est-ce pas ? (rires).
Dans ce cas, pourquoi pas faire votre prochaine tournée au Japon en bus ? (rires)
Toshiya : Ahaha ! Si seulement c’était possible alors je crois que je choisirais ce moyen.
C’est vrai que en ce qui concerne les conditions de transport dans notre pays, il y a des choses impossible à réaliser. A part ça, à voir le niveau de qualité des hôtels et des restaurants que vous fréquentez lors des tournées, vous devez vous dire au fond de vous même "on a finalement réussi à aller jusque là ! " (rires). C’est comme un moyen de mesurer votre progression sur l’échelle du succès, ce sont des moments qui valent le coup de se donner du mal.
Toshiya : En effet, je ne le nie pas, ce n’est pas quelque chose de mal. Mais… en fait récemment, j’ai sympathisé avec une personne dans le monde de la musique, on a parlé de choses et d‘autres. Puis il m’a donné à réfléchir sur une situation où on aurait à redescendre cette fameuse échelle. Elle m’a invité à imaginer que cette personne soit en charge du management administratif de la tournée, et qu’elle ait choisi de réduire les dépenses pour le groupe lui même afin de financer une meilleure " allure globale " pour la tournée. Et que cette personne dise : " désolé mais ça vous dérangerait pas que pour les repas, on aille manger chez Yoshinoya ? (-> c’est une chaîne de resto très populaire qui sert de la bonne bouffe japonaise, on en trouve à presque tous les coins de rue). En échange, on ne va pas lésiner sur les efforts pour rendre cette tournée meilleure, et la prochaine fois, on ira manger quelque chose de bien mieux, d’accord ? ".
Oui mais maintenant, cette personne n’a plus d’autre choix que de tenir ses promesses n’est-ce pas ?
Toshiya : Oui. N’importe qui aurait envie que ça se passe sans peine, d’avoir envie de respirer, je dis pas non plus qu’il faut diaboliser le luxe ! (rires) Mais l’essentiel quand on fait une tournée, ce n’est pas de manger de la bonne nourriture, ou de dormir dans un bon hôtel. C’est plutôt de faire en sorte que les gens qui sont déjà venu nous voir reviennent, et que les nouveaux soient de plus en plus nombreux. Cette personne me l’a fait remarquer, et j’ai de nouveau reposé mon attention sur cette évidence.
En parlant de ça, j'ai cru voir que vous avez fait la tournée avec les Deftones, en qui vous êtes reconnaissants, mais dans des conditions plutôt rudes, n'est-ce pas?
Toshiya: Oui, il y a beaucoup de choses difficiles. C'est vrai que j'apprécie énormément cette atmosphère de politesse propre aux tournées au Japon, et j'en suis reconnaissant mais il serait stupide de croire que c'est quelque chose qui nous est naturellement due.
En effet. En fait, vous n'auriez pas été capable de faire ces tournées à l'étranger si vous n’étiez pas capable de vous sortir de cette atmosphère confortable. Je crois donc que la chose dont vous avez pris conscience est tout à fait essentielle.
Toshiya: Oui, et puis le plus important, c'est la musique, et j'ai voulu la placer en priorité par rapport à tout le reste, je veux que ça continue. Je me dis maintenant que c'était une expérience que l'on devait faire. J'ai eu beaucoup l'occasion d'y repenser. C'était comme un retour au point de départ dans un coin de mon esprit.
Après tout, le fait de faire une tournée ne sert pas à renforcer la résistance physique d'un groupe, mais de pouvoir se faire reconnaître pour ce qu'il est.
Toshiya: En effet. Et bien sûr au tout début, j'étais vraiment content quand on nous a dit qu’on pourrait peut-être jouer avec les Deftones. Mais par la suite, j'ai pu aussi faire le point sur toute la difficulté de la situation (rires). Je crois que j'ai été assez proche de ce qui s'est réellement passé. Mais bon, quand cette histoire s'est confirmée, j'ai été franchement réjoui et très heureux. On est allé après sur place, et j'ai constaté ce que c'était concrètement.
Deftones vous a communiqué beaucoup d’enthousiasme sur le plan musical, c’était aussi sur le plan mental cette fois là ?
Toshiya : On a appris d’eux. En fait on ne comprend pas encore bien la langue alors c’était plutôt un ressenti sur l’attitude ou alors le comportement. En pouvant les observer de près, ça m’a permis de beaucoup réfléchir. C’est une tournée qui m’a apporté des choses qui vont au-delà de la musique ou du concret.
Entre votre tournée avec les Deftones et votre propre tournée à travers les US, il y a eu celle au Japon. Comment se passaient vos journées ?
Toshiya : Franchement… ce n’était pas facile (rires).
Encore une déclaration dotée d’un sens profond (rires)
Toshiya : Non mais en fait, il y a encore beaucoup de choses que je dois analyser, et puis je suis toujours dans la recherche, même au Japon. Bien sûr c’est mon pays natal et donc les possibilités sont plus étendues. Je me demande encore comment on nous voit, comment faire passer notre musique. Ce questionnement se porte vraiment sur la base de tout.
Vos interrogations seraient bien plus simplistes si vous étiez un groupe qui penserait d’une façon différente, comme en se disant " si on remplit les salles alors c’est bon, ça nous suffit ".
Toshiya : Oui c’est vrai ! Et on a bien conscience de ne pas être ce genre de groupe. C’est vrai que ce n’est pas facile de se construire une identité, mais sans cette recherche on ne se sent pas satisfait du tout.
Votre façon de faire la musique est devenue plus directe, n’est-ce pas ? Les groupes qui durent dans la longueur sont souvent cantonnés dans des cadres duquel il est de plus en plus dur de sortir. Sauf que pour vous, récemment on vous a vu vous débarrasser de pas mal de choses.
Toshiya : En effet ! Même si je pense que tout n’est pas forcément bon à jeter, mais on n’a plus vraiment la nécessité de les faire ressortir, dans tous les sens du terme. Enfin si on part dans de telles considérations on n’en finit plus (rires). Bon je change un peu de sujet mais, en durant aussi longtemps, on finit par gagner en sagesse. A l’époque, il y avait des choses dans lesquelles on était bons grâce à notre fougue, et d’autres points où on n’était pas bons du tout. C’est vraiment pesant (rires). Mais je crois que c’est génial si on retourne malgré tout sur scène, en restant nous même. C’est notre façon d’être sincère. C’est Dir en Grey à l’état brut. Pour revenir au sujet, je crois qu’on a réussi à représenter Dir en Grey lors de la tournée des Deftones, ou encore lors du Family values Tour, ou de festivals. On a pu nous présenter de façon pure et claire.
Particulièrement lors du Family values tour.
Toshiya : Oui, c’est étrange mais on se sentait comme des nouveaux nés par le fait de devoir y jouer. Et on y a émis notre premier cri pour se faire connaître. Dans le même sens, c’est comme avoir la possibilité de crier qu’on est bien là ! Et c’est vraiment différent de quand on joue en face de personnes qui sont là venues exprès pour nous.
J’y vais peut-être un peu fort mais à force de vivre des choses aussi excitantes, ca doit être un peu morne de revenir à un environnement bien plus familier.
Toshiya : ah, je crois que oui au final. C’est pourquoi la principale question qui se pose est de quand même représenter le groupe au meilleur de lui-même, peu importe la situation. On se doit de le faire. Lorsque l’on doit jouer dans un festival où on est totalement inconnu, on doit être en total possession de nos moyens. On doit l’être peu importe l’endroit. Si on manque d’enthousiasme alors c’est à nous de le retrouver par nous même et c’est à personne d’autre de le faire. C’est un sentiment très simple, pur… on doit le ressentir.
Je ne peux m’empêcher de penser que ça doit être difficile ! (rires). Et puis, il n’y a pas de formule toute faite pour y arriver.
Toshiya : Oui, il n’y a pas de réponse à ceci, et on avance dans ces conditions. On a tout le temps en tête la prestation " suivante ", on n’a pas d’autre choix que d’y penser. En fait, avant de pouvoir attaquer la suite, il faut prendre conscience du présent. [il me manque pratiquement un verbe sur deux à cause de la qualité du scan. En gros il raconte que après avoir fini un concert, et qu’il entame celui du " lendemain ", il arrive à faire lien avec la date précédente. C’est sa manière de voir une cohérence globale à ce qu’il fait au jour le jour, et sa manière de se motiver et de se stimuler pour continuer à enchaîner les dates].
Ca fait maintenant quelque temps que vous jouez les morceaux de The Marrow of a Bone, votre rapport à l’album a-t-il changé ?
Toshiya : Non, pas tant que ça. Je suis toujours plus ou moins resté proche de ce que j’avais composé à ce moment là. Je ne crois pas avoir fait beaucoup d’erreurs.
Autrement dit, maintenant les morceaux ont la forme que vous désirez, mais était-ce déjà le cas lors de sa composition ?
Toshiya : Ca rejoint ce que j’ai dis, je crois que je me suis approché au plus près de ce que j’ai voulu faire lorsqu’on a composé l’album, et même quand on l’a enregistré. Je parle autant pour la musique que pour la basse.
En général, lorsqu’on se relit après un court laps de temps on se rend compte de certaines erreurs. Mais si ce n’est pas le cas, alors ça veut dire qu’on a été à la hauteur des plans qu’on s’est fixé.
Toshiya : Oui c’est vrai. Si on cherche à être à la hauteur, alors on ne peut que s’en approcher. Ca n’a rien à voir avec le fait d’être sûr de soi dans sa réussite. Pour moi, on pourrait remplacer The Marrow of a Bone par des mots comme " direct ", " brut ". On peut dire de cet album qu’il est comme fait à partir d’une " première impulsion ".
Et puis c’est directement lié à l’expression kotsuzui (moelle –marrow en anglais-, mais signifie aussi véritable esprit/nature).
Toshiya : Oui, bien sûr que c’est lié. C’est un album qui continuera de se modeler puisqu’il est fait d’os, puisqu’il est brut.
Bien sûr ! Les morceaux sont en évolution. Même si vous ne faites pas de gros changements dans la forme, simplement au fur et à mesure des tournées, le son d’origine s’enrichit d’un tout autre pouvoir de persuasion. Par exemple Dead tree de WTD l’illustre bien. On a eu l’occasion de l’entendre à plusieurs reprises et c’est un morceau vraiment à part.
Toshiya : Aah, en effet.
Et les nouvelles chansons de The Marrow of a Bone vont sûrement évoluer dans la façon de les écouter grâce aux améliorations apportées par le groupe.
Toshiya : Oui, sans faire de changements radicaux, on va renforcer le squelette. Il faut apporter une force sans pour autant oublier le morceau originel. Il n’y a rien de compliqué car les morceaux doivent amener un sentiment réellement " pénétrant ".
Ce n’est pas que vos morceaux ne sont pas finis, mais c’est juste qu’ils demandent à être améliorés afin de déployer efficacement toute la puissance qui peut en être dégagée. C’est une tâche difficile.
Toshiya : Oui, c’est assez compliqué (rires).
[Attention on démarre les métaphores nazes sur le Baseball…]
On dirait que à chaque fois vous lancez une balle directe, et à chaque fois c’est le strike !
Toshiya : En effet, on vise toujours au même endroit, et face à nous ça retourne le coup toujours de la même façon. Comme on connaît déjà la situation, on sait où viser. Mais il arrive qu’en fonction des jours, on glisse un peu, un trop plein d’excitation…
Chaque jour est différent, et puis vous êtes des êtres humains. Vous ne pouvez pas prévoir à l’avance vos sentiments une fois une scène. Mais dans un sens, il arrive que l’album vous enseigne la voie à suivre.
Toshiya : Oui. Et je dirais même que " je m’apporte de la peine inutile en plus, à cause de visions que j’aurais eu " (rires). Car je sais qu’il y a des choses qui sont hors de ma portée, et ça me contrarie.
C’est un album, qui sur le plan technique est assez élevé, ça doit vous apporter une satisfaction de pouvoir jouer certaines parties en concert. Mais quand ce n’est pas le cas….
Toshiya : Et bien… c’est vraiment contrariant (rires). Mais le fait d’être contrarié parce que " un morceau est dur à jouer en concert " est encore quelque chose de différent.
J’ose vous demander : Lors de votre tournée " Tour07 Dozing Green ", comment allez vous aborder certains morceaux de l’album ? Rencontrez-vous des problèmes à visualiser certains d’entre eux ?
Toshiya : C’est tout à fait ça (rires). On doit trouver l’endroit où, autant moi que ceux qui sont venu nous voir, on arriverait à se sentir à l’aise. Pour parler concrètement, des fans de la tournée précédente nous ont écrit en disant que The pledge est un morceau touchant mais qu’ils ne le verraient pas être joué sur scène. Moi j’avais déjà cette image au moment où je composais le morceau. Je ne me limite pas qu’à cette chanson, pour chaque morceau, j’ai eu l’occasion de me représenter une image. C’est pourquoi dans ce sens je reste fidèle à mes impressions.
En fait vous restez fidèle à votre propre image, même si celle-ci diffère de ce que peuvent penser les spectateurs ?
Toshiya : Oui. Il est possible qu’il manque certains éléments du côté de quelques spectateurs. Ca peut paraître méchant mais laissez-moi faire selon ma propre interprétation ! (rires). Et puis c’est naturel que la façon de comprendre les chansons soit différente d’une personne à l’autre, et chacun peut interpréter de la façon dont il préfère. C’est inutile d’attendre une réaction précise face à une chanson en particulier, et il est tout aussi futile de se dire que puisque tout le monde réagit d’une telle façon, alors il faut forcément suivre le mouvement. Je suis pour que l’on réagisse de façon honnête, en suivant ce que l’on a ressenti, ce qu’on a pensé lorsqu’on a découvert la chanson.
En résultat, ça vous offre de la scène un paysage changeant, et ça apporte une nouvelle stimulation.
Toshiya : Oui, il y a tellement de façon d’être observé, d’être apprécié. C’est tout à fait ça.
Quand vous êtes dans des festivals à l’étranger, vous voyez le public et leur façon d’apprécier la musique si variée, n’est-ce pas ?
Toshiya : Oui, il y a plein de gens différents, et ils réagissent tous à leur manière. C’est vraiment intéressant…. Je crois que les japonais doivent beaucoup s’imaginer comment c’est. La quantité de personnes…ce que l’on ressent lorsqu’on joue… Plein de choses doivent leur venir à l’esprit. Mais je n’ai pas envie qu’ils se mettent à faire comme les américains. En résumé, chacun est différent, et doit se comporter tel qu’il est vraiment. Pareil pour moi, je fais ce qui me plaît et c’est le plus agréable. J’ai envie de voir un paysage qui est celui du Japon ! Et d’autres choses que je n’ai encore jamais vues.
Je suis d’accord avec vous. Maintenant vous attendez la deuxième date pour Londres. Comment va se passer la tournée en Europe cette fois-ci ?
Toshiya : Et bien… je ne peux pas trop me représenter comment ca va se dérouler, et puis je n’ai pas envie de me l’imaginer. Peut-être bien qu’on va connaître de nouveaux frissons. Hier c’était notre première date de la tournée, mais en réalité c’était un ajout, n’est-ce pas ?
Oui. Les places pour ce soir se sont vendues comme des petits pains, alors ils ont rajouté une date. En fait ce soir ce seront les personnes qui auront acheté en premier leur place. Ils s’autoproclament sûrement comme les plus gros fans (rires).
Toshiya : Oui, ils doivent être très enthousiastes. Je suis impatient de voir dans quelques heures à quoi ça va ressembler.
Ils vont totalement vous faire chavirer dans votre sentiment qui vous disait que quelque chose était différent pendant le concert d’hier.
Toshiya : Oui (rires). Ce sentiment va se répéter ce soir, je crois. C’est pourquoi c’est très intéressant. C’est pourquoi chaque fois, chaque concert est une nouvelle excitation pour moi.