Interview de Shinya, plutôt sympa. Shinya parle en plus, donc bon.. cool quoi.
Je tiens a préciser pour ma gloire perso que je connais pas grand chose en batterie, et que tous les petits termes techniques (même simples) semés à droite et à gauche sont le résulat d'une souffrance wikipédiatesque.
Merci la charmante personne qui m'a envoyé le scan, Louise.
Et merci à Silveric, charmante personne numéro 2 qui m'a envoyé les 12 autres pages.........
Shinya interview GIGS
Il ne peut ressembler à aucun autre batteur. C’est une des saveurs de Dir en grey.
Je disais déjà, un peu de façon perso, que votre approche de la batterie avait changée, et l’album m’a permis enfin de le confirmer (rires).
Shinya : En quelques sortes (rire). Je change en fonction du morceau, pour la chose la plus appropriée.
Vous ne marquez presque pas de rythme conventionnel. Vous jouez 8 beats pour l’intro de « bugaboo », et à côté de ça, vous avez une construction anormale pour tous les autres morceaux.
Shinya : En principe, oui c’est ça.
Finalement, c’est en parcourant le monde que vous en êtes arrivé là ?
Shinya : Non, j’avais déjà une approche anormale je crois (rires). A vrai dire, ça remonte à 1ou 2 ans lorsque j’ai commencé à y penser, à me dire que je devrais me concentrer sur cette approche. J’aime depuis longtemps les approches différentes, mais je suis resté sur une façon de jouer simple. Et après, j’ai absorbé des riffs assez originaux quand on a tourné dans le monde.
En effet. Si on regarde un peu l’estime qu’on donne aux batteurs à l’étranger, , on lui portera un grand respect si son jeu est peu ordinaire. Le critère est : « Quelque chose auquel personne n’a pensé avant ».
Shinya : Ah bon ? ! En vérité, on se dit tous les uns envers les autres : « mais comment il fait ce riff ? » « c’est quoi ça ? » (rires). Et maintenant je pense que les choses « anormales » sont seulement notre originalité propre. A partir de là, j’ai voulu creuser dans cette direction de façon plus marquée. Je ne m’étais pas engagé aussi loin dans cette voie pour Marrow of a bone.
Vous avez délibérément voulu adopter un riff différent ?
Shinya : Non, j’avais déjà cet état d’esprit différent à la base. On peut dire que c’est un retour aux sources pour cet album. Jusqu’à récemment, je me disais que je pouvais choisir de mettre l’importance sur le groove et le sobre, mais j’en suis venu à penser que, plutôt que de me laisser de côté, je pourrais tout aussi bien retourner aux sources.
J’ai été bluffé de voir comment vous arrivez à sortir diverses émotions avec votre batterie. Cette fois, ça saute aux yeux que la structure des morceaux se développe avec des heurts marquant une sorte de surprise. Comment faites vous pour créer un riff arrivant à capturer ces sensations.
Shinya : Ce sont des riffs qui me viennent à l’esprit, en écoutant tout naturellement. Dans cet album, les évolutions dans les morceaux sont nombreuses, et j’ai pensé à pleins de riff différents. C’est les morceaux qui l’ont provoqué. C’est pourquoi il y a davantage de riffs bizarres par rapport à avant. Seulement, on a pas eu beaucoup de temps jusqu’à la période d’enregistrement (rires). Les riffs me venaient dans la tête mais je n’arrivais pas à bien les saisir jusqu’au moment où il fallait vraiment le jouer. Pendant la pré-prod, je venais tout seul répéter en studio, et j’ai recommencé encore et encore.
Vous avez composé les riffs en ayant à l’esprit l’image de votre batterie de concert?
Shinya : En effet. Je compose en prenant en compte mon set, c’est indispensable pour composer, même en terme de nombre d’éléments. Il y a pas mal de riffs où je vais me retrouver à dire : « Je ne peux pas jouer si le set n’est pas placé de telle façon ». Je pense que c’est facile à comprendre pour les riffs où j’ai utilisé une batterie Rototom. Ce setting est indispensable pour les jouer .
Je comprends oui. On voit que c’est important que, pour un riff, il y ai une résonance et un grain, et définir clairement le son et la place des cymbales.
Shinya : En parlant de place, c’est pareil pour les toms. On les a défini plus précisément après. En fonction des morceaux, on a du changer la configuration du setting. En fait, quand on est en position d’écouter, tout s’inverse. C’est un cas particulier mais bon... Si on a été aussi pointilleux sur la position pour cette fois-ci, c’est parce que je voulais qu’on puisse ressentir l’image de mon set de batterie rien qu’en écoutant l’album.
En plus, ce qui est compliqué, c’est qu’on est du côté du spectateur qui regarde.
Shinya : Oui. Je ne parle pas de la position de celui qui joue, mais de celui qui écoute. C’est pourquoi je pense que c’est facile de s’imaginer mon set quand on écoute les morceaux. L’enregistrement de Dozing green était le même que le single, mais pour l’intégrer dans l’album j’ai corriger les emplacements.
Ca ne se limite pas qu’au set de batterie, on peut aussi vous voir jouer. Mais parfois on entend tellement de son de batterie, qu’on se demande si vous n’avez pas joué en plusieurs prises studio (overdub).
Shinya : Au milieu de Ware, Yami tote, j’ai moi même ajouté du conga et des percussions, pour que ça colle à l’ambiance. Il y en a aussi au milieu de Reiketsu naiseba. Ce sont les deux seuls endroits où j’ai fais du overdub, le reste est en une seule prise. La batterie est donc pas mal sollicitée, même quand la chanson est calme.
On entend aussi votre façon d’utiliser la grosse caisse (kick). Même si vos mains gardent le même mouvement, vous allez modifier la cadence du kick.
Shinya : A partir du moment où les kicks me viennent à l’esprit, ce n’est pas une partie sur laquelle j’ai énormément réfléchis à l’utilisation. L’enchaînement dans Red soil n’avait jamais vraiment été fait jusque là, mais malgré tout, c’est quelque chose qui est venu de soi (rires). Depuis longtemps, les choses qui me viennent en tête ne sont jamais une source de difficultés. Mais je me retrouve souvent devant un mur lorsque je me demande comment je vais le jouer en direct.
Et dans ce sens, quel morceau est le plus compliqué ?
Shinya : Dans le pont (bridge) de Glass skin, je combine la charleston et la ride. Je peux m’embrouiller dans l’ordre de frappe des mains. Sur ce plan, c’est pareil pour tous les morceaux en fait (rires). Mais pour ce cas là, ma tête se fatigue. J’ai eu du mal à me souvenir de Vinushka. La structure de la chanson est horrible ! Elle change au fur et à mesure, et même dans les parties, il y a des sous parties différentes. J’ai eu beaucoup de mal à l’intégrer concrètement. Cette chanson a pris forme réellement lorsqu’on en était à la deuxième moitié du travail sur l’album. C’était le tout dernier des derniers murs à franchir. Toute l’horreur de cet album m’aura bien pénétré jusqu’au corps. En revanche, Gaika, Chinmoku Ga Nemuru Koro a le tempo (DPM228) le plus rapide que j’ai pu jouer, et j’ai eu du mal physiquement. C’est un blast beat. Quand j’ai réussi à jouer ça, j’ai senti avoir progressé.
On a bien conscience que votre façon de jouer a changer en écoutant ce morceau. On peut dire que vous vous êtes rapproché d’une forme de perfection.
Shinya : Une forme de perfection, non je ne crois pas. J’ai juste exploré mes limites actuelles. J’ai un jeu qui ne peut ressembler à aucun autre batteur. Je le fais en me disant que c’est peut être une des saveurs de Dir en grey.
Ceux qui commentent peuvent voter pour qui sera le suivant.
+koto+